Les films japonais sont une formidable ressource pour apprendre le japonais gratuitement et découvrir la culture nippone. Si vous apprenez le japonais depuis un certain temps et que vous voulez mettre du piquant et de la créativité dans votre apprentissage, visionner des films japonais en VO s’avère une excellente pratique. Dans cet article, nous parlerons des films japonais particulièrement adaptés à l’apprentissage du japonais, afin que vous puissiez progresser et vous divertir à la fois.

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Comment les films japonais peuvent aider à apprendre la langue ?

Chez MosaLingua, nous sommes convaincus que plus vous vous amusez à apprendre, mieux vous apprenez. Regarder des films en version originale est idéal pour améliorer de manière ludique sa compréhension orale et sa prononciation. Si vous venez de commencer à apprendre le japonais, il est préférable de commencer par voir les films avec les sous-titres.

Et si vous avez déjà des connaissances en japonais, vous pouvez essayer de regarder les films avec des sous-titres japonais. Regarder les mots sous forme écrite possède un double avantage. Les mots s’impriment à la fois par les sous-titres et par l’audition, par l’écoute des acteurs et actrices qui parlent.

Regarder des films japonais peut également vous apporter des connaissances qui vont au-delà de l’apprentissage des langues. Par exemple, vous avez la possibilité de voir à quoi ressemble le Japon au quotidien. Vous pouvez vous immerger dans la culture sans avoir à parcourir des milliers de kilomètres. Le Japon et sa culture se dévoileront à travers les sons, la musique, les personnages et les scènes réalistes du film.

Si vous voulez en savoir davantage sur comment apprendre une langue avec des films, je vous invite à consulter cet article qui y est consacré. Vous trouverez tous les autres avantages et les astuces pour améliorer vos compétences linguistiques avec les films.

Quels sont les meilleurs films japonais pour apprendre la langue ?

Plongeons dans le vif du sujet et découvrons une sélection de films qui nous sont chers. Ceux dont nous croyons qu’ils peuvent largement contribuer à nourrir une connaissance linguistique et culturelle du Japon.

Voyage à Tokyo ・東京物語 ・ le cinéma japonais d’Ozu

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Yasujirō Ozu fut un réalisateur extrêmement prolixe avec une 54 œuvres à son actif. Voyage à Tokyo, Le Goût du saké et Fin d’automne figurent parmi ses films les plus notables en France, avec Gosses de Tokyo, sorti en 1980. Yasujirō Ozu est l’un des cinéastes japonais de plus grande renommée hors de l’archipel. Son style épuré, sa caméra fixe, basse pratiquement à hauteur de tatami sont les éléments esthétiques qui marquent son style.

Pour la plupart, ses films traitent des relations ou des conflits familiaux. La trame est toujours très simple et comporte peu d’actions spectaculaires, voire aucune. Voyage à Tokyo (東京物語, Tōkyō monogatari, littéralement : « Contes de Tokyo ») est sorti en 1953 au Japon.

Ce film raconte l’histoire de Shukishi et Tomi Hirayama, un couple âgé qui vit en province. Ils se rendent à Tokyo visiter leurs enfants, Koichi et Shige. Chacun marié, les deux enfants s’avèrent accaparés par leur quotidien. Ils ne font preuve que d’impatience et de mépris à l’égard de leurs parents. Seule Noriko, l’épouse de leur fils mort à la guerre, se montre douce et bienveillante. Pour se débarrasser de leurs vieux parents, les enfants les envoient dans une station thermale. Se sentant indésirable, le vieux couple retourne chez lui. Et Tomi finit par tomber malade.

Voyage à Tokyo est probablement le film le plus abouti et le plus emblématique d’Ozu. Cette histoire de famille, d’un réalisme clinique, elle révèle une critique profonde et radicale de ce Japon d’après-guerre. Elle dénonce un Japon devenu matérialiste et américanisé, qui pervertit les obligations entre parents et enfants.

 

 

Rashōmon ・らっしょもん・Cinéma japonais d’Akira Kurosawa

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Pour lefilm Rashōmon (羅生門 ・らっしょもん), Akira Kurosawa reçoit le Lion d’or de la Mostra de Venise. Cette récompense va permettre au film d’être diffusé en Europe et en Amérique du Nord, marquant le début de la découverte du cinéma japonais par l’occident.

L’histoire se déroule à Kyoto, dans la période médiévale. Un samouraï et sa femme se font attaquer dans la forêt par un bandit. Le samouraï est tué, sa femme est violée. L’histoire est racontée à travers les témoignages contradictoires des quatre personnes impliquées. Le bandit, la femme, le samouraï (à travers un médium) et un témoin oculaire.

Dans sa structure, le film inaugure un principe narratif novateur. Il s’agit de montrer un crime, un procès, et des témoins, dont les vérités irréconciliables. Celles-ci sont livrées en flash-back, et recomposent les cartes d’un récit éclaté.

Le film présente les événements sous les perspectives divergentes des différents personnages. Chacun donnant sa propre version de la vérité. Chaque récit est subjectif et reflète les expériences et les motivations du narrateur. Créant ainsi une vision complexe et multiforme de la réalité.

 

 

Hana-bi ・花火・Le cinéma japonais de Takeshi Kitano

Takeshi Kitano, également connu sous le nom de scène de Beat Takeshi (ビートたけし, Bīto Takeshi), est un cinéaste, acteur, animateur de télévision, humoriste, artiste peintre, et écrivain.

Son film Hana-bi dont le titre signifie « feu d’artifice » en japonais, est considéré comme l’une des œuvres les plus emblématiques. L’œuvre a d’ailleurs remporté plusieurs prix, dont le Lion d’Or à la Mostra de Venise en 1997.

L’histoire suit l’inspecteur Nishi, un policier endurci dont la vie est bouleversée lorsqu’il découvre que sa femme est atteinte d’une maladie en phase terminale. Confronté à cette tragédie imminente et aux difficultés financières, Nishi décide de braquer une banque avec l’aide de son collègue, Horibe. Ils entreprennent ce vol pour aider financièrement la famille de leur collègue, décédé dans un attentat.

« Hana-bi » explore des thèmes chers à Kitano. Ceux de la perte, la rédemption, la violence, la beauté éphémère de la vie. Le film est remarquable pour sa grande beauté visuelle. Les moments de calme sont happés par de soudaines explosions de violence, ce qui constitue un contraste frappant. Découvrons comment Albert Dupontel nous parle d’Hana-bi dans un entretien accordé à la Cinetek.

 

 

An – Les délices de Tôkyô – Cinéma japonais de Naomi Kawase

Naomi Kawase est une scénariste et réalisatrice japonaise, originaire de Nara. Ses films connaissent un succès international depuis le film La forêt de Mogari, en 2007. L’œuvre de Kawase est souvent qualifiée de contemplative et poétique. Elle l’est sans aucun doute. Il semble surtout que ses films donnent un accès immédiat à la sensibilité et à la relation que les Japonais entretiennent avec la nature. Comme elle le relate dans cet entretien à propos des manifestations de l’animisme dans son œuvre.

« La nature, même si elle ne peut pas parler, sait très bien communiquer avec nous et c’est peut-être ça qu’on appelle animisme. J’ai grandi dans cet environnement, donc forcément on sent l’animisme dans mon cinéma. »

Le film raconte l’histoire de Sentaro, pâtissier tenant une échoppe de Dorayaki dans une banlieue de Tokyo. Il prépare et vend des dorayaki, des pancakes fourrés de pâte de haricots rouges « An » légèrement sucrée. Sa vie prend une tournure inattendue lorsqu’un jour, une vieille femme nommée Tokue lui propose ses services pour l’aider dans la préparation et la vente des dorayaki.

Au cours des heures de préparation commune, un lien profond se tisse entre Sentaro et Tokue. Sentaro commence à apprendre auprès de Tokué comment, grâce à un lien intime avec les ingrédients, la pâte de haricots se transforme en « délice ».

Le magasin est en plein essor et Sentaro retrouve sa joie de vivre, mais un soir, la propriétaire de l’échoppe demande la démission de la vieille femme. Des rumeurs circulent sur les mains déformées de Tokue.

D’une grande délicatesse, le film aborde la question de la marginalité et de l’exclusion, également celle de l’amitié intergénérationnelle.

 

 

Mon voisin Totoro ・となりのトトロ・ Les films japonais des Studios Ghibli

Hayao Miyazaki est sans doute considéré comme l’un des cinéastes les plus accomplis de l’histoire de l’animation. Cofondateur du Studio Ghibli avec Isao Takahata, il connaît une renommée internationale grâce à son grand talent de conteur et la beauté de ses univers.

Mon voisin Totoro commence par un déménagement. Celui des sœurs Satsuki et Mei, de leur père anthropologue venant de la ville pour s’installer à la campagne, afin de se rapprocher de l’hôpital où l’on soigne leur mère. Ce déménagement et la nouvelle maison, de style mi-japonais mi-occidental sont le point de départ de toutes les aventures que vont vivre Mei et Satsuki.

Ce récit de la vie ordinaire dans la campagne japonaise, mêlée de rencontres extraordinaires avec des créatures merveilleuses, va bouleverser la vie des jeunes filles. Comme souvent, Miyazaki nous invite à suivre des récits d’initiations généralement vécues par des jeunes filles, passant de l’enfance à l’adolescence.

Mon voisin Totoro est aussi est une ode à l’innocence de l’enfance et à la nature. Entre les magnifiques paysages champêtres, le surgissement du merveilleux et les émotions des fillettes, l’évasion est garanti.

 

 

Le tombeau des Lucioles – Le cinéma d’animation japonais d’Isao Takahata

Isao Takahata est le cofondateur des studios Ghibli – studio de cinéma d’animation – avec Hayao Miyazaki. Avec quelque 24 longs-métrages et une vingtaine de courts-métrages, les studios ont acquis une renommée mondiale grâce aux succès internationaux de Princesse Mononoké (1997) et le Voyage de Chihiro (2001).

Dans le Panthéon des chefs d’œuvres des studios Ghiblis, le tombeau des lucioles (火垂るの墓・ほたるのはか) tient une place à part. Bien loin des récits d’aventures peuplés de créatures fantastiques, le film relate, tel un documentaire, la vie de Seita, 14 ans et Setsuko, 4 ans, tentant de survivre suite à la catastrophe de la guerre. Les deux orphelins errent à travers la ville en ruine, détruite par les bombes, et la famine les guette.

Cette œuvre témoigne de l’horreur de la guerre, vécue à travers la vie de ces deux enfants, livrés à eux-mêmes. Avec de nombreuses scènes d’un réalisme insoutenable, sa profondeur tragique, le film n’est pas un film d’animation adapté à un jeune public. Devenu un classique de l’animation japonaise, le tombeau des lucioles est considéré comme l’un des plus grands chefs-d’œuvre du long-métrage d’animation.

 

 

Une affaire de famille – Le cinéma de Kore-eda, films japonais sur le thème de la famille

« Une Affaire de Famille » (万引き家族, まんびきかぞく) est un film japonais réalisé par Hirokazu Kore-eda, sorti en 2018. Le film a remporté la Palme d’Or au Festival de Cannes de la même année, recevant des éloges internationaux pour son scénario puissant et sa direction artistique exceptionnelle.

Le film raconte l’histoire d’une famille pauvre vivant à Tokyo qui survit en pratiquant le vol à l’étalage et d’autres petits délits. Ils découvrent une petite fille maltraitée et décident de la recueillir chez eux. Malgré leur situation financière précaire, la venue de ce nouveau membre de famille entraîne une dynamique inattendue, remettant en question les liens familiaux.

La chronique douce-amère de cette famille recomposée pose pourtant une question cruciale. Qu’est-ce qui fait qu’on est une famille ? Il n’est pas question de liens du sang ici, mais plutôt de destins brisés qui bataillent pour nouer des relations affectives pérennes. Mais peut-on, comme les personnages tentent de le faire dans ce film, choisir sa famille ?

 

 

Le mot de la fin à propos des films japonais

Nous espérons que vous apprécierez cette sélection de 7 films que nous vous recommandons de voir pour apprendre le japonais. Pour rappel, voici la liste :

  • Voyage à Tōkyō, de Yasujiro Ozu
  • Rashomon, d’Akira Kurosawa
  • Hana-bi, de Takeshi Kitano
  • An – Les délices de Tôkyô, de Naomi Kawase
  • Mon voisin Totoro – de Hayao Miyazaki
  • Le tombeau des lucioles, d’Isao Takahata
  • Une affaire de famille, de Hirokazu Kore-eda

N’hésitez pas à nous faire part de vos commentaires et réactions par rapport à cette sélection et aussi à partager vos films coup de cœur japonais. Bon visionnage !

 

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