Voici un article de Julien, qui fait un tour du monde depuis septembre 2010. Après avoir appris l’espagnol au Mexique, il apprend actuellement le portugais au Brésil. Julien possède un blog qui donne de très bons conseils pour apprendre une langue.

la-loi-de-pareto-appliquee-a-lapprentissage-des-langues-mosalinguaJe parle avec plus ou moins d’aisance quatre langues, mais je suis loin d’être bilingue. En fait, je ne suis même pas monolingue. Ça m’arrive parfois de rencontrer des mots en français dont je ne comprends pas le sens. Non pas que je sois plus crétin que la moyenne, mais si quelqu’un me parle de sa passion pour les chevaux, ou m’embrouille sur des histoires de joint de cardan sur sa moto, je pense pas tenir longtemps sans avoir besoin d’un dictionnaire!

Jamais dans ma vie je ne connaîtrai 100% des mots de la langue française. Enfin, ça serait probablement possible si j’en avais envie, mais pour l’instant je préfère me concentrer sur l’apprentissage du portugais brésilien.

Il y’a certains mots qu’on utilise tous les jours, et d’autres qu’on rencontre aussi souvent qu’une licorne dans son jardin. (rarement, pour ceux qui ont du mal à suivre). Et c’est pas grave, puisqu’on est loin d’avoir besoin de tous les mots pour parler une langue.

La loi de Pareto explique que 80% des effets sont dus à 20% des causes. Ça s’applique à plein de choses, avec un taux de réussite assez effrayant. Par exemple, 80% des richesses mondiales sont détenues par environ 20% de la population. Souvent, 80% du CA des ventes d’une entreprise sont réalisés par 20% des clients. Plusieurs études montrent que 80% des crimes sont dus à 20% des criminels.

Bref, il y’a plein d’utilisation à ce principe simple. Et si vous m’avez suivi, vous avez compris qu’on peut aussi s’en servir pour apprendre une langue. En apprenant 20% du vocabulaire d’une langue, on est capable de s’en tirer dans environ 80% des situations. Bon c’est pas scientifique hein, mais vous avez compris la logique.

Ce qui est pratique, c’est qu’il existe des listes de mots les plus courants d’une langue. On appelle ça des frequency list (liste par fréquence d’utilisation), et c’est d’ailleurs ce dont se sert Samuel pour construire la liste de vocabulaire de MosaLingua.

Ces listes-là, il y’a plein de façons de les créer. Ça peut être en numérisant une bibliothèque par exemple, et ensuite en tirer par ordinateur la liste des mots les plus utilisés. Bref, on s’en fiche, ce qui nous intéresse ici c’est qu’en se concentrant sur l’apprentissage de ces mots en priorité, on balaye une grosse partie du travail à faire pour parler une langue! Ou plus simplement, on effectue 80% du travail, en faisant 20% d’effort.

Et pour les 20% qui manquent, on peut toujours se servir du contexte, ou même de la racine latine du mot pour certaines langues populaires, pour en déduire le sens!

Il suffit de s’y mettre, et vous avez des chances de progresser plus vite que prévu.